dimanche 20 mars 2011

Pour ou contre le nucléaire?

Les diverses catastrophes qui ont déferlé sur le Japon ces derniers jours (les tremblements de terre, le tsunami, et les explosions et autres émanations toxiques des centrales atomiques) ont provoqué dans le reste du monde des interrogations, des inquiétudes, de la colère, des doutes sérieux, des craintes justifiées et, il fallait bien s'en douter, des remous dans le monde de la « phynance » (comme se plaisait à le dire le Père Ubu !). Le sujet qui préoccupe la quasi totalité de la planète tourne autour du nucléaire. Les autres sujets, comme les événements de Libye, terrifiants également, mais dans un autre genre, ont ainsi parfois du mal à se frayer un chemin dans les journaux télévisés.
En France, la question qui préoccupe les personnalités politiques, prétexte pour les prétendants au trône présidentiel de 2012 pour défiler devant les caméras des télévisions, est la suivante :
Faut-il organiser un référendum sur l'avenir du nucléaire ?
Et tandis que la population japonaise se demande si son pays ne va pas être rayé de la carte ces jours prochains, tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un expert, sans oublier son exact opposé, le contre-expert (deux types de charlatan aussi menteurs l'un que l'autre qui ont des opinions parfaitement contradictoires), tous les candidats potentiels aux dix prochaines échéances électorales, tous les journalistes qui ont suivi les dossiers, même s'ils n'ont aucun rapport avec l'énergie atomique, le passant lambda qui vit à côté d'un établissement géré par EDF, même si c'est un transformateur, les collectionneurs d'objets insolites fluorescents (ramenés de Lourdes ou d'ailleurs), bref tout ce qui peut témoigner d'une expertise ès-rayonnement, parle, bavarde et soliloque. On entend un peu de tout, n'importe comment et dans tous les sens : chacun a son mot à dire (ce qui ne veut pas dire qu'on sera entendu ou écouté). Pour résumer de façon abrupte, les conversations s'auto-alimentent et ont une fâcheuse tendance à tourner en rond (et un peu dans le vide puisqu'on sait à l'avance ce que ça donnera : probablement rien !)
Puisque la question d'un référendum sur le nucléaire a mis le feu aux poudres, au point d'éclipser le nucléaire lui-même, essayons d'y voir un peu plus clair dans tout ce fouillis. Commençons donc par cette idée de référendum (une idée saugrenue puisque, dès qu'elle s'impose, elle est arbitrairement écartée !)
Qui veut d'un référendum ?
  • En premier lieu, ceux qui sont contre le nucléaire (les verts, le « Réseau Sortir du Nucléaire » etc...). Ils ont des arguments concrets et convaincants d'autant qu'ils sont parfois issus de documents internes aux industries du nucléaire.
  • D'autres, qui se disent aussi contre le nucléaire, mais qui, fort étrangement, ont des arguments qui ne sont pas nécessairement liés à l'environnement. (Certains habitants proches d'installations nucléaires...)
  • Ceux qui espèrent que la population se ruera sur l'opportunité pour faire faire une marche arrière significative dans ce domaine. On y trouvera pêle-mêle des représentants syndicaux, des chefs de partis, des scientifiques et bien des anonymes qui voudraient simplement donner leur opinion ou plus logiquement, être informés.
  • Une dernière catégorie de personnes, pourraient se ranger dans la catégorie des « parole-au-peuplistes » (C'est à dire moi !), et souhaiteraient soumettre toutes ces questions aux « Comités de Citoyens » (à créer !) C'est là, en effet, un exemple concret des débats et questions qui pourraient être soumis à l'appréciation des Citoyens.
Qui ne veut pas d'un référendum ?
  • Ceux qui savent que la procédure existe mais qui ne veulent pas y recourir parce qu'ils craignent (à tort ou à raison) les résultats. On ne les connaît que trop : ce sont ceux qui changent le statut d'une entreprise de l’État (La Poste, par exemple) sans en référer à la Nation (même si celle-ci s'est exprimée contre le projet), ceux qui bousillent les retraites des autres sans toucher à leur propre régime (les parlementaires), et cela malgré des manifestations régulières et nombreuses.
  • Tous ceux qu'on pourrait qualifier de jacobins (qui partent du principe que les Citoyens seraient des imbéciles et qu'il serait vain de les consulter) et qui veulent continuer à s'occuper seuls, tranquillement et à l'abri des regards indiscrets de leur petites affaires (souvent liées à des intérêts particuliers d'ordre financier). Ce n'est pas forcément lié à une couleur politique.
  • Le Gouvernement, qui brandit le prétexte de « l'intérêt supérieur de l'État », de « l'indépendance énergétique » ou d'autres concepts du même genre. Il n'est pas dit que les membres du Gouvernement (quel qu'il soit) aient une réelle indépendance dans ce genre de décision et que des ordres ne leur soient pas dictés de l'extérieur. (Voir ci-dessous la définition du lobby et de ses variantes.)
  • Des groupes industriels directement concernés par le nucléaire (Je vais citer quelques noms : Aréva, Cogéma, EDF...) et dont les intérêts sont multiples.
  • Toutes les personnalités (tous domaines, tendances, couleurs politiques et activités confondus) qui ont des liens avec tous les points précédents.
  • Il ne faut pas oublier, parmi ceux qui ne souhaitent pas d'un référendum, les abstentionnistes, qui ne votent pas parce qu'ils ne se sentent plus concernés par les questions de ce type depuis longtemps, la catégorie dite des « sans opinion » et les autres, qui se fichent de ces problèmes. Contrairement à d'autres qui les ont abandonnés à leur sort, je suis intimement convaincu que ces gens, qui n'ont (a priori) rien à dire, seraient bien capables de nous surprendre par la pertinence de leurs arguments si les élus prenaient la peine de les écouter. Encore faut-il les rencontrer autrement qu'en serrant des mains sur les marchés la veille de certaines élections.
Définitions liées au lobbying :
  • Étymologie : anglicisme. En anglais, lobby est un couloir, un vestibule. Vers 1830, en Angleterre, "lobby" désignait les couloirs de la Chambre des communes où les membres des groupes de pression pouvaient venir discuter avec les parlementaires.
  • Un lobby est un groupe de pression qui tente d'influencer les lois, les réglementations, l'établissement des normes (industrielles par exemple), les décisions..., pour favoriser ses propres intérêts, économiques en général. Un lobby peut être un regroupement plus ou moins formel d'acteurs qui partagent des intérêts communs ou qui appartiennent à un même secteur d'activité professionnelle. On parle aussi de groupe d'intérêt ou de groupe d'influence.
  • Le lobbying désigne la pratique de ces pressions et de ces influences qui s'exercent sur des hommes politiques, sur des pouvoirs publics et, plus largement, sur des décideurs.
  • Le lobbying est un mode d'action discret et souvent indirect, par opposition aux manifestions de masse, notamment syndicales, qui mobilisent un grand nombre de personnes.
Plus sérieusement, avant de se décider (ou non) à organiser un référendum, il serait judicieux de dire de quoi il retourne. Il faut donc informer la population honnêtement et complètement, c'est à dire en permettant à chacun (experts et industriels concernés aussi bien que les organisations et associations qui se battent contre) de s'exprimer et d'exposer les enjeux (financiers, industriels et ainsi de suite). Il ne peut y avoir de référendum que si les Citoyens appelés à se prononcer sur le sujet ont été informés (par ce que certaines entreprises désignent par des ETC – Espace Temps de Communication).
Pour en savoir un peu plus sur les différentes opinions, suivez ce lien : http://nucleaire-nonmerci.net/pour-ou-contre-le-nucleaire.html
Voici donc une série de questions accompagnées de quelques éléments de réponse (disparates) glanées sur le Net. Chacun peut (et doit) faire ses propres recherches pour approfondir le sujet.
Qui est à l'origine du nucléaire en France ?
« L’industrie nucléaire en France s'est mise en place dans les années 1950 et 1960 avec la mise en service de neuf réacteurs uranium naturel graphite gaz (G1, G2, G3, Chinon A1, A2 et A3, Saint-Laurent A1 et A2 et Bugey 1), un réacteur à eau lourde (Brennilis) et un réacteur à eau légère (Chooz A).
L'industrie nucléaire est progressivement devenue la principale source de production d'électricité en France. Le nucléaire couvre, en 2004, 79 % de la production française d'électricité, et 18,4 % de la consommation finale totale d'énergie en France. »
« Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) est créé par le général de Gaulle dès le 18 octobre 1945.
Le premier réacteur nucléaire français est la Pile Zoé (premier fonctionnement en 1948). Au cours des années 1950, d’autres petits réacteurs nucléaires sont développés à des fins de recherches ou de production de plutonium militaire[4]. Dans les années 60, une douzaine de réacteurs sont mis en service, principalement des réacteurs de type Uranium naturel graphite gaz, filière abandonnée dans les années 1970. Le premier ministre Pierre Messmer décide alors le développement massif de l'industrie nucléaire en France. Cette décision fut prise directement par le gouvernement, sans consultation préalable de la représentation nationale ou de la population[5],[6].
En 1980 survient à la centrale nucléaire de Saint-Laurent (Loir-et-Cher) le plus grave accident nucléaire recensé en France, la fusion de plusieurs éléments combustible du cœur. Cet accident est de niveau 4 sur l'échelle INES, soit un « accident n'entrainant pas de risque important à l'extérieur du site » (par comparaison, la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) est le plus grave accident recensé dans le monde, le seul de niveau 7). »
« 21 juillet 1958 : Première production de plutonium à Marcoule. Le centre de Marcoule, à proximité d’Orange, produit pour la première fois du plutonium. Sous la direction du CEA, l’établissement aura la double fonction de produire du plutonium pour le programme de Défense nationale et de retraiter les déchets produits dans les centrales nucléaires d’EDF.
3 août 1958 : Le Nautilus sous le Pôle Nord. Le premier sous-marin à propulsion nucléaire, nommé "Nautilus" (comme dans le roman de Jules Verne), navigue sous la glace de l'Arctique et passe sous le pôle Nord. Il réalise ainsi la première liaison sous-marine entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique. Le "Nautilus" est un sous-marin révolutionnaire. Lancé par les Américains en 1954, il mesure 97 mètres de long et pèse plus de 3 180 tonnes et est capable de franchir la distance de 60 000 milles à la vitesse de 20 noeuds sans remonter à la surface.
13 février 1960 : Première bombe atomique française. Une bombe A, d'une puissance de 70 kilotonnes et surnommée Gerboise bleue, est testée par l'armée française dans le désert du Tanezrouf en Algérie. "Hourra pour la France ! Depuis ce matin, elle est plus forte et plus fière", s'enthousiasme le général de Gaulle, président de la République. Les Etats du Maghreb réagissent violemment contre ces tests : deux jours plus tard, le Maroc rappellera son ambassadeur à Paris.
1963 : EDF produit pour la première fois de l'electricité nucléaire. EDF met en service la centrale EDF1 sur le site de Chinon. Située en réalité en bordure de la Loire à proximité d’Avoine, la centrale est la première du territoire français à être exploitée par EDF. Une production avait auparavant eu lieu à Bugey mais sous le contrôle du commissariat à l’énergie atomique.
24 août 1968 : La France devient la 5ème puissance nucléaire. La première bombe H (bombe thermonucléaire ou à hydrogène) française explose à 600 mètres au-dessus de l'atoll de Fangataufa, dans le Pacifique. Sa puissance équivaut à 170 fois celle d'Hiroshima. Les Etats-Unis avaient fait explosé la première bombe H, issue des recherches effectuées à partir de la bombe A, en 1952, suivis de l'URSS en 1953, de la Grande-Bretagne en 1957 et de la Chine en 1967. En 1998, l'Inde et le Pakistan deviendront les sixième et septième puissances nucléaires. »
« La nucléarisation de la France. Les premiers réacteurs nucléaires apparaissent en France à la fin des années 50. Mais c'est au début des années 70, dans le contexte du premier choc pétrolier, qu'un programme de grande ampleur est lancé. C'est le « plan Messmer ». Il veut généraliser le recours à l'énergie nucléaire en France et prévoit la construction de trois réacteurs par an. Ce programme a fait de la France le pays le plus nucléarisé au monde.
Aujourd'hui, on compte 58 réacteurs sur le territoire français. Tous sont des réacteurs de deuxième génération (réacteurs à eau pressurisée). Mais des réacteurs dits de troisième génération (de type EPR) devraient faire prochainement leur apparition. L'un est en construction à Flamanville (près de Cherbourg). Un autre est en projet à Penly (près de Dieppe). L'annonce de ce second réacteur EPR a été faite par le président Nicolas Sarkozy en janvier 2009. La mise en service est programmée pour 2017.
Dans le même temps, dix réacteurs sont en démantèlement, notamment celui de Superphénix à Creys-Malville. Abandonné à la fin des années 90, il s'agissait d'un réacteur à neutrons rapides. Un autre réacteur de ce type (Phénix, à Marcoule) doit être fermé en 2009. »
Qu'est-ce que le nucléaire ?
Une centrale nucléaire représente en fait la chaudière la plus chère du marché. La fission atomique chauffe de l’eau, et la vapeur ainsi générée fait tourner des turbines qui produisent de l’électricité, comme c’est le cas pour les centrales classiques.
La première étape du processus consiste en la fission d’atomes. Un atome est un élément minuscule composé d’un noyau autour duquel ‘gravitent’ des électrons. Le noyau de l’atome lui-même est composé de protons et neutrons.
A la base de l’énergie nucléaire, on trouve une réaction en chaîne. Dans le réacteur, l’uranium-235 est utilisé comme combustible. Le noyau d’un atome d’uranium est bombardé par un neutron et éclate en morceaux (on parle de fission), libérant deux ou trois nouveaux neutrons. Lors de cette réaction, de la chaleur est également dégagée. Les neutrons ainsi libérés peuvent à leur tour provoquer la fission d’autres atomes d’uranium, et ainsi de suite.
La grande quantité de chaleur qui est ainsi dégagée sert à chauffer de l’eau. Cette eau se transforme en vapeur, qui fait tourner un générateur d’électricité. Lors de la production d’électricité nucléaire, une grande partie — environ deux tiers — de l’énergie primaire est perdue sous forme de chaleur.
Afin d’éviter que la réaction ne s’emballe, ce qui provoquerait la fonte du combustible et une explosion du réacteur, la réaction doit être contrôlée. Les neutrons excédentaires sont ‘capturés’ par des barres faites de matériaux absorbants, qui agissent comme une sorte d’éponge à neutrons.
La fission d’atomes d’uranium provoque des rayonnements radioactifs dangereux. Il n’existe pas de seuil minimum: la moindre dose augmente le risque de dommages à la santé. La radioactivité diminue avec le temps. La demi-vie d’un élément est le temps nécessaire pour que la radioactivité diminue de moitié. Selon les éléments, cette demi-vie peut aller d’une seconde à des millions d’années. Le plutonium-239, par exemple, a une demi-vie de 24.000 ans.
Quels sont les risques?
Le risque nucléaire majeur provient principalement des usines ou installations destinées à fournir le combustible des centrales ou à retraiter ce combustible et à conditionner et stocker les déchets. Les transports d'éléments radioactifs, l'utilisation de radio-éléments dans certaines applications industrielles, certaines installations à usage médical (appareils pour la radiothérapie en particulier) peuvent de même être générateurs d'accidents graves.
La nature et les effets du risque nucléaire sont les suivantes :
  • Irradiation externe : Une source radioactive émet des rayonnements. Si un individu séjourne à proximité, ces rayonnements peuvent l'atteindre, il est soumis à une irradiation externe. S'il s'éloigne de la source, l'irradiation diminue. Plus il reste longtemps au voisinage de la source, plus son irradiation sera importante.
  • Contamination et irradiation interne : Des éléments radioactifs peuvent être rejetés accidentellement dans l'air extérieur. Ceux-ci sont transportés au gré des vents, souvent très loin de leurs lieux d'émission : on dit qu'il y a eu contamination de l'air. En respirant cet air contaminé, nous absorbons certaines des particules radioactives véhiculées par l'air, on dit qu'il y a inhalation d'éléments radioactifs. Une certaine quantité de particules radioactives véhiculées par l'air se redépose sur le sol, sur les végétaux, dans l'eau des cours d'eau ou lacs, s'infiltrent dans les nappes phréatiques, il y a contamination de l'environnement.
Les déchets.
1-Les déchets de faible radioactivité, à vie courte : Type A
Ces déchets représentent 90% de la totalité des déchets radioactifs. Ils sont à vie courte et d’activité faible ou moyenne. Ils contiennent essentiellement des radio-éléments émetteurs de rayon bêta et gamma (Filtres, Gants et petit matériel venant de l’exploitation de centrales, de laboratoire de recherche ou des hôpitaux). Ils sont compactés et conditionnés dans des fûts de métal ou de béton. La période de leur radioactivité est inférieure à 300 ans et dont la radioactivité devient négligeable au bout de 300 ans.
La plupart du temps les opérations de compactage et de conditionnement s’effectuent jusqu’à présent sur les lieux mêmes de production.
2-Les déchets de moyenne radioactivité, à vie longue : Type B
Ils sont aussi appelés « déchets alpha » en raison du rayonnement qu’ils émettent, présentent une activité moyenne, mais qui peut durer des dizaines de milliers d’années. Ces déchets représentent un peu plus de 9% de la totalité des déchets radioactifs. Il s’agit des résines d’épuration, concentras, filtres, coques métalliques ayant contenu l’uranium. Ils proviennent principalement des usines de retraitement (boues, gaines de combustibles). Ces déchets sont traités en vue d’une réduction de leur volume, conditionnés dans des fûts de métal ou de béton et entreposés à La Hague. Une des options envisagées pour leur stockage final est de les enterrer en profondeur.
3-Les déchets de forte radioactivité, à vie longue : type C
Ces déchets sont aussi appelés « déchets vitrifiés » parce qu’on les coule dans du verre. Ce sont des déchets a très haute activité. Pendant quelques centaines d’années, ils émettent surtout des rayonnements bêta et gamma ; Ils émettent ensuite des rayonnements alpha.
Ils représentent environ 0.5% de la totalité des déchets radioactifs. Il s’agit principalement des cendres de la combustion de l’uranium- ou produits de fission- engendrés par les réactions nucléaires dans le cœur des réacteurs et récupérés dans les combustibles usés grâce aux opérations de retraitement. La radioactivité de ces déchets reste élevée pendant une longue période. Plusieurs étapes sont prévues : actuellement, les produits de fission sont stockés sous forme de liquide pendant environ cinq ans dans des cuves en acier inoxydables où ils perdent une partie de leur chaleur et de leur radioactivité.
« Comment les installations nucléaires sont-elles contrôlées? Qui fait quoi?
EDF et Areva
L'exploitant de l'installation est le premier responsable de la sûreté nucléaire. Il est chargé de veiller au bon fonctionnement et réalise des contrôles au quotidien de son installation. Il doit par ailleurs signaler les incidents à l'ASN qui réalise alors une inspection. En juillet 2008, par exemple, l'ASN était intervenue à Tricastin suite à un rejet d'uranium dans un cours d'eau. L'accident avait été déclaré niveau 1 sur une échelle internationale qui en compte 7. L'accident nucléaire au Japon à la centrale de Fukushima a atteint le niveau 6 pour l'instant. Le niveau 7 n'a été atteint qu'une fois dans le monde : en 1986 à Tchernobyl.
L'ASN, "gendarme du nucléaire français"
L'Autorité de sûreté nucléaire réalise environ 500 inspections chaque année, certaines sont annoncées d'autres sont inopinées. La plupart du temps, deux inspecteurs interviennent quelques jours sur un thème particulier comme les règles incendies ou le bon respect des règles de préservation de environnement.
L'ASN effectue chaque année ce qu'elle appelle des "inspections de revue". Elle choisit une exploitation et une thématique précise. Cette année, c'est Saint-Alban, dans le Rhône, qui a été choisie sur la rigueur de l'exploitation.
Le gendarme du nucléaire réalise également des inspections plus poussées dites de chantier quand les réacteurs sont arrêtés.
Révisions décennales
Tous les dix ans, les installations subissent des contrôles qui durent entre 4 et 6 mois. L'exploitant réalise de nombreux tests et doit ensuite envoyer les résultats à l'ASN. Cette étape prévue par la loi est importante pour décider de la poursuite d'exploitation d'une centrale nucléaire. C'est à partir de ce bilan que l'ASN donne son feu vert ou non à EDF pour poursuivre l'exploitation du site. C'est le cas actuellement de la centrale de Fessenheim. L'ASN doit rendre en avril son avis autorisant ou non une prolongation de l'exploitation alsacienne.
L'AIEA, "chien de garde nucléaire" de l'ONU
Enfin, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) réalise chaque année un audit dit OSART pour Operational Safety Review Team ou "équipe de vérification de la sûreté opérationnelle". Contrairement à l'ASN, l'AIEA n'a pas de pouvoir coercitif et ne peut obliger une centrale à réaliser des travaux ou à fermer.
Elle aurait averti le Japon il y a deux ans qu'un séisme important pouvait poser "un problème sérieux" à ses centrales nucléaires, selon des câbles américains obtenus par le site WikiLeaks et auxquels le quotidien britannique Telegraph a eu accès. On connaît la suite. »
Pour aller plus loin :

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