vendredi 16 mars 2012

Qui parraine qui? (1ère partie)

Les élus ont jusqu'à vendredi 18 heures pour déposer leur parrainage aux candidats à l'élection présidentielle.
En Flandre, une grande majorité de maires s'abstient d'accorder sa signature.
Sur le bureau du maire de Sainte-Marie-Cappel, les courriers s'accumulent.
Pascal Dequeant. Yves Bontaz, Nicolas Miguet... Jean-Pierre Varlet a constitué un dossier avec la vingtaine de sollicitations écrites qu'il a reçues. Pour cet élu, l'un des plus anciens du secteur, la multiplicité des candidats « ôte le sérieux de l'élection présidentielle ». Et de commenter : « on est parfois à la limite du farfelu avec des personnes dont on n'a jamais entendu parler. Il y a trente ans, il n'y avait pas autant de petits candidats ». On est même très loin de l'élection de 1965 qui voyait s'affronter... seulement six prétendants au poste présidentiel. L'élu de Sainte-Marie-Cappel a choisi de ne parrainer personne, il explique son choix. « Je ne me reconnais pas dans les petits candidats et les grands n'en ont pas besoin. Dans l'esprit des gens, quand on parraine, on est sensé cautionner le candidat. Ce n'est pas ce que je pense mais c'est perçu comme tel. »
Le syndrome des villages apolitiques :
Sur les cinquante-cinq élus que nous avons contactés (excepté Berthen et Laventie où les maires n'ont pas donné suite à nos multiples appels), seuls quinze d'entre eux ont donné leur signature. Dans les fiefs socialistes (Bailleul, Hazebrouck, Staple, Neuf-Berquin, Merville), aucune surprise, c'est le candidat Hollande qui a récolté les parrainages. A Steenvoorde, l'élu de droite Jean-Pierre Bataille a naturellement signé pour Nicolas Sarkozy. En revanche, au sein des villages, c'est l'opacité totale. L'argument partagé par tous ces maires est le même : « nous sommes dans une commune apolitique ». Et l'anonymat, question soulevée par Marine le Pen en début d'année, ne changerait rien. « Il faut assumer ses choix », réagissent ces mêmes élus. C'est la tout le paradoxe et la complexité de ces parrainages par les maires.
« Empoisonnement des parrainages » :
Les candidats utilisent tous les moyens pour convaincre les maires. Lettres, e-mails, appels téléphoniques en mairie... ou à domicile. « En 2007, on a assisté à des harcèlements. J'ai reçu un coup de fil chez moi. C'était la voix d'un vieux monsieur, style vieille France. Je ne l'ai pas envoyer balader tout de suite... j'ai eu tort ! », raconte Jean-Pierre Varlet qui s'avoue « empoisonné » par les parrainages. Cette chasse effrénée est de plus en plus contestée par les maires. Et au-delà de cet aspect, c'est le système lui-même qui est remis en cause. « Le processus de vote n'est pas satisfaisant, assène Jean-Pierre Varlet. Soit on revoit ce mode d'élection, soit on trouve un autre système de parrainage, par les parlementaires par exemple. Mais je conçois qu'il serait extrêmement difficile d'opérer un retour en arrière. L'opinion n'accepterait pas de ne plus élire le président. »
(Nicolas de Ruyffelaere, dans L'Indicateur des Flandres)
Le journal de Montreuil (59) a tenté l’expérience et interroge les maires sur leur parrainage. Le résultat est saisissant… et vous, qui parraine votre maire ?
Sur 46 maires interrogés, 36 ne donneront pas leur signature. Les explications ? Toutes plus éloquentes les unes que les autres ?
  • Christian Lecerf, maire de Contes : « Personne. Je respecte les idées diversifiées de mon conseil municipal ».
  • Etienne Meister, maire deGuisy : « Personne. Ce n’est pas un bon système. Il n’est pas démocratique. »
  • Jean-Claude Darque, maire d’Auchy-les-Hesdin : « Je n’ai jamais donné de parrainage et je continue ainsi. Dans une petite commune, tout parrainage sera interprété et donnera lieu à des commentaires ».
  • Roger Pollet, maire d’Eclimeux : « Je ne pense pas car j’ai déjà eu des problèmes avec des remarques des habitants »
  • Roland Delattre, maire d’Incourt : « Personne. Ce n’est pas la place d’un maire de parrainer. »
  • Louis Magère, maire de Le Parcq : « Personne, je ne l’ai jamais donné. Ils n’ont qu’à se débrouiller. On ne m’a jamais parrainé et je n’ai donc indisposé personne ».Louis Magère, maire de Le Parcq : « Personne, je ne l’ai jamais donné. Ils n’ont qu’à se débrouiller. »
  • Gérard Cucheval, maire deNoyelles-les-Humières : « Je ne l’ai jamais donné depuis que je suis maire. J’ai posé la question au conseil municipal qui a dit : ni aux uns ni aux autres. Je pense d’ailleurs que ce n’est pas le rôle des maires de parrainer ».
Si les maires eux-mêmes refusent le système, comment peut-il fonctionner ?(http://500signatures.fr/2012/02/et-votre-maire-il-parraine-qui/ )
Présidentielle : qui parraine qui dans le pays de Caux ?
Comme partout en France, les élus cauchois sont sollicités par les candidats à la présidentielle afin d'obtenir un indispensable parrainage. Mais à qui l'accordent-ils ?
YVETOT (Seine-Maritime).Qu'il est dur à obtenir ce fameux sésame, ce précieux parrainage d'élu qui permettra aux candidats de se présenter à l'élection présidentielle, en avril prochain ! Imaginez, cinq cents paraphes minimum à aligner…
Si l'exercice n'est pas difficile pour tout le monde, comme les têtes d'affiche telles François Hollande ou, demain, Nicolas Sarkozy, les petits candidats, eux, rament tant bien que mal. Demandez à Christine Boutin ou même à Marine Le Pen, toutes deux lancées dans une opération séduction aux allures de course contre la montre.
Opération qui trouve un écho dans le pays de Caux où, comme ailleurs en France, les élus sont « dragués » depuis plusieurs semaines, parfois plusieurs mois.
« J'ai dû recevoir cinq ou six demandes par courrier depuis décembre, comptabilise ainsi Emile Canu, le maire PS d'Yvetot. Certaines émanant des candidats déclarés, d'autres de parfaits inconnus, comme celle d'un habitant de Carcassonne. Je les lis par politesse, mais je ne les garde pas. » En fait, Emile Canu, s'il n'a pas encore accordé son parrainage, a déjà sa petite idée : « François Hollande. » Faut-il y voir une forme de logique ? « C'est ça », admet l'édile socialiste qui refuse pourtant de parler « de logique de parti. C'est une démarche personnelle ».
La majorité des maires sans étiquette s'y refusent. Dans le camp d'en face, à droite, le candidat change, mais la démarche reste la même.
  • Ainsi, à Yerville, le député-maire UMP Alfred Trassy-Paillogues n'en fait pas mystère : « Je choisis quelqu'un qui correspond à mes idées. Je donnerai mon parrainage cette année encore, mais je ne peux le donner à quelqu'un qui ne s'est pas encore déclaré candidat. Je parrainerai donc Nicolas Sarkozy quand il se déclarera. »
  • A Fauville, Jean-Marc Vasse, maire UMP lui aussi, se donne encore le temps de la réflexion, hésitant entre trois hypothèses : « Ne pas accorder mon parrainage. Le donner au candidat de mon parti, même s'il n'a pas vraiment besoin de moi. Ou choisir un candidat qui reste dans ma sensibilité politique, c'est-à-dire au centre ou à droite, à condition qu'il soit susceptible de faire au moins 5 %. »
  • Si les élus encartés n'hésitent pas à annoncer la couleur, ce n'est pas le cas des édiles sans étiquette, très nombreux dans les villages cauchois. Eux disent ne recevoir quasiment que des requêtes de petits, voire microscopiques candidats. Et la très large majorité d'entre eux, pour ne pas dire la totalité, refuse carrément d'accorder leur parrainage à quiconque. Souvent, il est question d'être en phase avec leur profil de maire non encarté. « J'ai été élu par les habitants, je suis maire de tout le monde », estime ainsi Yves Fercoq, à Cléville. « Je ne l'ai jamais fait. Personnellement, la multiplication des candidatures m'interpelle », avance pour sa part Gérard Legay, maire d'Autretot.
  • Même chose à Saint-Wandrille-Rançon : « Les gens connaissent ma sensibilité, indique Annic Dessaux, mais je suis élue sans étiquette et il est hors de question de soutenir l'un ou l'autre. » Idem à Ourville-en-Caux où le maire, Daniel Livien, lui aussi sans étiquette, dit « avoir été très clair au début du mandat. J'ai un conseil municipal 50 % à droite, 50 % à gauche… »
  • Une neutralité également mise en avant par Yvon Pesquet, maire de Cleuville : « En sept mandats, je ne l'ai jamais fait. Et puis, je pense que ce n'est pas seulement aux élus de choisir les candidats. » Pour trouver un maire de petite commune qui entend parrainer, il faut se tourner vers Agnès Héron (UMP), à Ecretteville-les-Baons. « Je n'ai pas encore décidé, mais pourquoi ne pas le donner à un petit candidat valable, qui reste dans mon courant de pensée. Nicolas Dupont-Aignan par exemple.»
En fait, il en est des présidentielles comme du Rotary. Pour être candidat, il faut être parrainé. Depuis de nombreuses semaines, les maires sont très, très sollicités pour apporter leur signature aux candidats à la candidature.
La course contre la montre a débuté pour les candidats aux présidentielles des dimanches 22 avril et 6 mai. Les élus (maires, présidents d'intercommunalités, conseillers généraux, régionaux et députés) sont ardemment sollicités pour accumuler les 500 parrainages, sésame indispensable pour se présenter à cette importante échéance pour la France. Notre enquête se poursuit cette semaine avec les élus des cantons d'Hesdin et du Parcq.
Canton d'Hesdin
  • Michel Deneuville, maire Aubin-Saint-Vaast : « Personne ».
  • Jean-Pierre Deneuville, maire de Bouin-Plumoison : « Personne pour l'instant. Je ne le donnerai que si un candidat en a vraiment besoin pour se présenter ».
  • Georgette Houwelyks, maire de Brévillers : « Personne ».
  • Michel Baron, maire de Capelle-les-Hesdin : « Personne ».
  • Éric Révillon, maire de Caumont : « Personne. Je suis contacté par les petits candidats et à l'avenir je répondrais que je l'ai donné car ils sont tenaces ».
  • Antoine Bollart, maire deCavron-Saint-Martin : « J'attends, j'ai eu quelques contacts. Il faudra que les idées du candidat aillent vraiment dans mon sens. Peut-être à un petit parti pour la démocratie ».
  • Élie Lagache, maire de Chériennes : « Personne ».
  • Christian Lecerf, maire de Contes : « Personne. Je respecte les idées diversifiées de mon conseil municipal ».
  • Michel Colliez, maire de Guigny : « Je ne sais pas encore mais certainement à un petit candidat ».
  • Etienne Meister, maire deGuisy : « Personne. Ce n'est pas un bon système. Il n'est pas démocratique. On ne laisse pas la chance aux 60 millions de Français de se présenter. Les candidats devraient payer eux mêmes leur propagande, une autre forme de sélection » Jean-Marie Roussel, maire d'Hesdin : « François Hollande ».
  • Serge Roussel, maire d'Huby-St-Leu : « François Hollande. Je l'ai toujours donné au représentant du Parti Socialiste ».
  • Roger Thuau, maire de La Loge : « Personne car j'estime que si les 36 000 maires donnent un parrainage, on peut trouver des candidats farfelus ».
  • Pierre Brussart, maire de Labroye : « J'ai déjà été sollicité par au moins 8 candidats mais je ne le donnerais à personne. Celui que je souhaite parrainer n'a pas besoin de moi et je trouve qu'il a trop de candidats et ce n'est pas bon pour la démocratie ».
  • Claude Baquet, maire de Marconnelle : « Personne pour l'instant ».
  • Jean-Claude Fillion, maire deMarconne : « Personne. J'ai toujours refusé de parrainer ».
  • Eliane Decobert, maire deMouriez : « Pour l'instant, je pense que je ne le donnerais pas même si donner sa signature, c'est donner une chance de se présenter mais on se disperse ».
  • Claude Boyer, maire de Raye-sur-Authie : « Personne ».
  • Paulette Hétroy, maire deRegnauville : « Si oui, ce sera Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière avant je le donnais à Arlette Laguiller ».
  • Pierre Vauchel, maire de Sainte-Austreberthe : « Personne ».
  • Daniel Dégardin, maire deTortefontaine : « Personne. Je n'ai pas envie de parrainer quelqu'un ».
  • Jean-Paul Beaujois, maire deWambercourt : « Nathalie Arthaud de lutte ouvrière ».
  • Robert Therry, Conseiller général : « Je le donnerai si je suis sollicité de près et si ma signature peut permettre à quelqu'un de se présenter et d'ouvrir le débat ».
Canton du Parcq
  • Jean-Claude Darque, maire d'Auchy-les-Hesdin : « Je n'ai jamais donné de parrainage et je continue ainsi. Dans une petite commune, tout parrainage sera interprété et donnera lieu à des commentaires ».
  • Bernard Boulet, maire d'Azincourt : « Si je le donne, ce sera à Nicolas Sarkozy ».
  • Daniel Bocquet, maire de Béalencourt : « Personne car je veux rester neutre ».
  • Michel Massart, maire de Blangy-sur-Ternoise : « Je ne l'ai pas donné pour l'instant car je ne sais pas à qui le faire. Je verrais à la fin selon à qui, il manque des signatures ».
  • Eugène Poclet, maire deBlingel : « Personne dans une petite commune difficile de prendre position ».
  • Roger Pollet, maire d'Eclimeux : « Je ne pense pas car j'ai déjà eu des problèmes avec des remarques des habitants ».
  • Marc Bué, maire de Fillièvres : « Personne. Il y a trop de candidats. Le système ne me plaît pas. Je ne veux pas n'engager franchement en politique ».
  • Marcel Deldique, maire deGrigny : « Personne, je suis à politique et je suis maire pour ma commune ».
  • Philippe Decobert, maire deFresnoy : « Je suis beaucoup sollicité mais je ne donnerais pas ma signature. Je n'ai pas d'étiquette politique à défendre. Parrainer, c'est un peu pervers ».
  • René Bienaimé, maire deGalametz : « Personne. Je souhaite rester neutre ».
  • Roland Delattre, maire d'Incourt : « Personne. Ce n'est pas la place d'un maire de parrainer. Il y a trop de candidats et certains mêmes farfelus ».
  • Louis Magère, maire de Le Parcq : « Personne, je ne l'ai jamais donné. Ils n'ont qu'à se débrouiller. On ne m'a jamais parrainé et je n'ai donc indisposé personne ».
  • Philippe Mazure, maire deLe Quesnoy-en-Artois : « Personne. Je me refuse à parrainer quiconque, règle imposée depuis sa première élection en 1989 ».
  • Florent Denoyelle, maire deMaisoncelle : « Personne, je garde mon indépendance ».
  • CarolineNeulette, maire de Neulette : « Personne pour l'instant. Je me tâte. Si oui Christine Boutin pour la démocratie ».
  • Gérard Cucheval, maire deNoyelles-les-Humières : « Je ne l'ai jamais donné depuis que je suis maire. J'ai posé la question au conseil municipal qui a dit : ni aux uns ni aux autres. Je pense d'ailleurs que ce n'est pas le rôle des maires de parrainer ».
  • Alain Carlier, maire de Rollancourt : « Je leur réponds non après avoir posé une question : est-ce que votre candidat a la solution miracle pour sortir la France de la misère ».
  • Jacques Truelle, maire deSaint-Georges : « Personne. Je ne veux pas m'engager. J'ai été élu sans étiquette et je le reste ».
  • Marie-Josée Lavisse, maire deTramecourt : « Personne, je ne fais pas de politique même si bien sûr, j'ai mes idées ».
  • Gérard Bardé, maire de Vacqueriette-Erquières : « Personne, je ne l'ai jamais donné ».
  • Vieil-Hesdin : Le poste de maire est vacant.
  • Louis Thellier, maire de Wail : « Personne. Je signerais si les noms n'étaient pas connus ensuite ».
  • Philippe Lejosne, maire deWamin : « Personne ».
  • Jean Provoyeur, maire deWilleman : « J'attends, je ne suis pas encore décidé mais je parrainerai certainement quelqu'un ».

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