3 - La royauté républicaine

Ce n'est pas parce que je parle de royauté républicaine qu'il va y avoir un retour vers un type de gouvernement antérieur. Il n'est pas question de revenir en arrière ni de rétablir quelque régime passé que ce soit. La France est et restera une république car c'est ainsi qu'elle est désignée dans la Constitution de 1958. S'il prenait aux français la fantaisie d'accorder au Chef de l'État une distinction particulière, la forme du gouvernement n'en serait nullement affecté. Le cas s'est d'ailleurs déjà produit avec Napoléon Bonaparte : des pièces de monnaie portent la mention « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, NAPOLEON EMPEREUR ».
         La république française ne reconnaît aucun trône, principe qu'elle a aboli en 1875. La justice de la république s'est même déclarée incompétente pour régler le litige qui opposait les Bourbon d'Espagne à la famille d'Orléans sur l'ordre de succession à un trône qui, pour elle, n'a plus lieu d'être. La souveraineté est exercée par la Nation et la seule légitimité est celle qui est validée par le peuple. La royauté républicaine ne dérogera pas à ces principes déjà définis dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ainsi que dans le texte de la constitution en cour de validité.
         Le but de la royauté républicaine est de faire évoluer les institutions dans un cadre parfaitement légal et respectueux des textes en vigueur pour permettre à la Nation d'exercer pleinement et directement sa souveraineté. Pour donner à la Nation les moyens d'agir efficacement pour le bien commun et l'utilité de tous, je propose une modification des textes qui régissent les institutions françaises en prenant en considération les points ci-dessous.
1)     Le Chef de l'État, quelle que soit la distinction que la Nation lui accordera ne portera qu'un seul titre, celui de Président de la République. Son mandat sera validé par la Nation et sa durée sera déterminée à l'avance. La déclaration des droits de l'homme de 1789 précise que : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » 
2)     Pour que le Chef de l'État soit réellement indépendant de tous les partis politiques, il ne saurait être élu au suffrage universel avec l'appareil d'un parti quel qu'il soit. Il ne représenterait qu'une fraction de la population et ne pourrait se prétendre président de tous les français. A mi mandat, des candidats à sa succession seront proposés à la validation de la Nation.
3)     Pour que le Gouvernement reflète la diversité des opinions exprimées lors des élections législatives, les ministres et secrétaires d'État seront nommés selon un quota représentatif des effectifs de l'Assemblée Nationale.
4)     La politique générale de la France sera conduite par un Premier Ministre qui sera président du gouvernement de l'État, élu au suffrage universel, directement mandaté par les électeurs et donc non choisi par le Président de la République.
5)     Dans cette France résolument tournée vers l'avenir, tout citoyen pourra et devra faire part de ses opinions sur les grandes réformes de l'État. Les membres du Parlement, les maires et les conseillers municipaux, et le Gouvernement seront tenus de tenir compte de ces avis. Un des rôles du Chef de l'État sera d'assurer les citoyens que des suites y seront données.
6)     Les électeurs seront invités à se rendre dans leur mairie pour prendre connaissance des réformes de l'État et faire part des remarques et observations. Les maires et les conseillers municipaux devront transmettre ces informations au Parlement qui aura l'obligation d'y répondre et de les soumettre aux débats.
7)     Les électeurs auront la possibilité de donner leur avis par des moyens supplémentaires : le recours au référendum, à l'initiative du Chef de l'État, du Gouvernement de l'État ou du Parlement selon des modalités qu'il conviendra de définir précisément.
8)     Le principe appelé votation publique mis en place récemment sera une possibilité supplémentaire pour les citoyens. Contrairement à ce qui s'est fait jusqu'à maintenant, toute pétition adressée au Chef de l'État fera l'objet, systématiquement, d'une étude et d'une discussion des membres du Parlement.
9)     Comme le droit de vote est un acte volontaire, il ne saurait être rendu obligatoire. Cependant, pour inciter les citoyens à exprimer leur désaccord ou le rejet du système, les votes blancs et nuls seront comptabilisés et pourront annuler le scrutin si leur nombre excède un quota à déterminer.
         Le Chef de l'État veillera simplement à ce que les avis des citoyens soient pris en compte et que les lois et décisions du Gouvernement ne soient pas l'œuvre de quelques uns, tournées contre les autres. Je suis certain que les français, directement et quotidiennement confrontés aux problèmes que les gouvernements ont à charge de résoudre ont les solutions et qu'il suffit de les consulter. Ce n'est pas seulement logique c'est aussi une question de confiance. Et la confiance, pour exister, doit être réciproque.
Attention ! Mise au point !
Dans ce billet, je vais remettre quelques pendules à l'heure et éclairer quelques points qui n'ont pas été forcément bien saisis. Les voici en quelques mots :
·                     Le titre de ce blog avec un nom dont certaines personnes auraient tendance à ne retenir que le premier mot.
·                     La connotation archaïsante voire anachronique du terme en question.
·                     L'idée de mon engagement qui peut paraître farfelue, irréaliste ou irréalisable.
·                     Faut-il laisser faire en se disant « Ben ! C'est comme ça, on n'y peut rien ! » ou agir ?
·                     Face à un tel projet (monstrueux, titanesque) je ne peux pas me résoudre à baisser les bras et « bien redescendre sur terre ! »
Avant de partir en guerre contre la république des menteurs (la fameuse « Monarchie Républicaine »), en émettant la possibilité d'une candidature à la Présidence de la République aux élections de 2012, j'ai décidé de soumettre le texte des « Principes de la Royauté Républicaine Française » à l'appréciation des internautes pour voir quelles réactions cela pouvait susciter. Des collègues, des connaissances, des amis et d'autres personnes de mon entourage se sont connectés sur le site et ont été étonnés.
1.                  La « Royauté Républicaine Française », contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'est pas un site royaliste. Il ne soutient aucun des prétendants encore en course.
2.                  Dans les parties historiques du site, j'évoque la royauté pour rectifier des idées fausses et pour en tirer quelques principes de base conformes à l'esprit républicain et que la Constitution actuelle de la France a de toute façon repris dans son texte.
3.                  J'ai choisi d'appeler le site « Royauté Républicaine » pour les motifs suivants :
- Attirer l'attention des internautes sur une alternative aux institutions qui régissent le pays et dont la malhonnêteté (intellectuelle) est manifeste.
- Dénoncer les dérives monarchiques de la République, c'est à dire la transformation du régime parlementaire en régime présidentiel, en lui opposant un vocable de la même famille mais avec un contenu qui respecte les textes fondateurs de la république, ce qui peut paraître étonnant.
- Abolir cette république qui se comporte en monarchie pour instaurer la République, la vraie, celle des Citoyens qui expriment librement leur opinion avec à sa tête un Chef de l'État qui respecte la Loi, la France, son Peuple et sa diversité.
4.                  Le Président de la République Française devrait être au-dessus des partis et être à l'écoute des Français. Il devrait arbitrer les débats plutôt que prétendre imposer sa politique par tous les moyens en méprisant l'opinion publique comme il le fait.
Pour reprendre les quelques points que j'ai cités en introduction, je m'arrêterai sur quelques mots clés :
1.                  Anachronique. Définitions :
- Faux ou erroné par rapport à la chronologie ; qui est déplacé à son époque, qui est d'un autre âge. - Confusion entre deux époques : parler de quelque chose dans une époque donnée alors qu'elle n'existait pas (ce déplacement dans le temps peut être par anticipation ou par retour en arrière).
Comme je l'ai précisé dans les différentes parties de ce site, les principes de base de mon programme de campagne sont républicains. Et même si le nom de ce site, comme celui de l'association qui s'est constituée, est « Royauté Républicaine Française » il n'y a rien de royal dedans. Mon projet de société pour la France est basé sur le respect des textes constitutionnels et leur application de manière à mettre en place une « Démocratie avec participation » des Citoyens. Comme le gouvernement de monsieur Sarkozy ne respecte pas les textes fondamentaux dont il est supposé être le gardien et qu'il se moque de la Nation dont il n'écoute même pas les revendications, vouloir une république sociale, démocratique et honnête, ce n'est plus seulement anachronique, c'est franchement être en avance sur son temps.
2.                  Irréaliste. Définition : Fait de manquer de sens de la réalité. Personne s'efforçant à ne pas faire référence au réel.
Si je devais résumer l'histoire de la Cinquième République, voici ce que je retiendrais:
- 1958, fondation de la Cinquième République par le général de Gaulle après ce que certains historiens qualifient de coup-d'état.
- 1962, élection du président de la république au suffrage universel
- 1968, les événements de mai
- 1969, départ du Général de Gaulle et élection de Georges Pompidou.
- 1974, décès de Georges Pompidou et élection de Valéry Giscard-d'Estaing (représenté à l'époque sous les traits de Louis XV)
- 1981, élection de François Mitterrand et marée rose.
- 1986, première cohabitation. Jacques Chirac, Premier Ministre.
- 1988, réélection de François Mitterrand.
- 1993, deuxième cohabitation. Edouard Balladur, Premier Ministre.
- 1995, élection de Jacques Chirac.
- 1997, dissolution de l'Assemblée Nationale. Lionel Jospin, Premier Ministre.
- 2000, adoption du quinquénat. Les cohabitations ne seront plus possibles.
- 2002, Jean-Marie Le Pen arrive au second tour des élections présidentielles. Jacques Chirac entame son deuxième mandat.
- 2007, élection de Nicolas Sarkozy.
- Sous ce mandat, divers bidouillages de la Constitution dont le discours devant le Parlement réuni en congrès à Versailles pour la modique somme de 300 000 euros (les spécialistes ne sont pas d'accord sur le chiffre. Même si ça n'avait coûté que 50 euros, c'était 50 de trop !)
Un régime présidentiel se met progressivement en place avec un parlement de même couleur politique. Le gouvernement d'ouverture souhaité et promis par Nicolas Sarkozy a permis de museler plus ou moins l'opposition socialiste en agitant une carotte qu'un Kouchner a réussi à grignoter, et que d'autres, rampant autrefois autour des pantoufles de Tonton, auraient bien voulu renifler.
Que penser du match fabriqué de toute pièce par les coulisses médiatiques entre Ségolène, la « Jeanne d'Arc de Mifasol », et le « petit Nicolas ».
Tout ceci, hélas, n'est que la triste réalité, l'actualité quotidienne du « vingt heures » et le pire, c'est que l'avenir nous promets de bien tristes moments. Si vouloir, espérer et se battre avec les moyens que l'on a, pour que les choses changent, et qu'elles changent en mieux, c'est être irréaliste, alors, j'avoue, je suis coupable.
Pour conclure, si redescendre sur terre, c'est renoncer à agir et subir le réel passivement en se disant qu'on ne peut rien y faire, alors je préfère rester en l'air. C'est vrai que vouloir être candidat à la Présidence de la République avec comme unique bagage ses idées humanistes, ça peut faire sourire mais comme disait un de mes proches collègues, habituellement réticent à ce genre d'initiative : « Même si tu perds, tu auras essayé et l'important c'est que tes idées auront pu être diffusées »
Alors, je vais essayer...
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Addendum :
J'invite fortement les curieux à comparer le texte de la Constitution de notre pays (une république, à ce qu'il paraît) avec celui d'autres pays européens comme la Belgique, le Danemark, la Suède, la Norvège, l'Espagne, les Pays-Bas, le Luxembourg (des royautés). Contentez-vous du rôle, des fonctions et des devoirs du Chef de l'État dans tous ces pays. Vous aurez du mal à y voir des différences fondamentales.
Rappelez-vous que le Général de Gaulle (royaliste même si ses proches l'ont longtemps démenti) a instauré la Cinquième République. Pour preuve :
Le Général, éternel reconnaissant du soutien britannique lors de la seconde guerre mondiale, était fortement interpellé par la stabilité incarnée par les régimes monarchiques. Ainsi, confesse-t-il dans ses mémoires :
« Sur un plan complètement différent, mais auquel j’attache un grand prix, je reçois à plusieurs reprises la visite, toujours discrète et pleine d’intérêt, du Comte de Paris. Avec beaucoup de hauteur de vues et de pertinences, l’héritier de nos rois ne se montre soucieux que de l’unité nationale, du progrès social, du prestige de notre pays. C’est de cela qu’il me parle et de la même remarquable manière qu’en traite le « Bulletin » où sont exposées ses idées. Je dois dire que, de chaque entretien avec le Chef de la Maison de France, je tire profit et encouragement »
Avec ça, c'est moi qui suit anachronique avec ma vision de la République...